Craquèlements d'âme

Le serpent s’enroule autour du bras, le resserre. Les couleurs s’enfoncent dans la chair, profondément la pénètrent. Elles éclosent, colonisent. Les écailles mutent à même le derme. La langue fourchue bat sur la peau, l’œil se noie, se perd entre les feuilles. Les lierres, entrelacs de tiges. Les cascades courent sur l’épaule, retombent sur l’omoplate, fuient dans le dos. La fragile liane retient, la vie s'y accroche.  Face au décorum de l'existence, colorer à défaut de sombrer. A la mort, aimer la résistance. Lutter en planquant sous des ribambelles de végétal le mal être. La bête.  Le corps retient de trop l'âme qui exulte. Sans cesse, revivre l'été presto des six ans. Ecouter, s'émerveiller du rien. Bafouiller, barbouiller, les silences assourdissants, les obscures lumières. Entrebâiller la porte de l'ailleurs pour ne plus vouloir en revenir.

Méditer, pleurer, s’enivrer, flirter avec l’invisible, s'exalter.

CREER, un instant devenir immortelle...

 

 

 

Un éternuement sur la prison. Craquèlements.  Il effleure à vif les couleurs. L’armure couverte de ratures s’encre des blessures, ancre ses assauts contre la bête. Dans l’ivresse du vide, l’existence se poétise à fil de peau, à fleur de mots, avec tendresse en bord de précipice. Fragile équilibre.

 

Février et 16 mars 2025



Ma peau
Mon territoire
Mon univers transitoire