Ses mains au-dessus d’elle tremblent. Elle relève la lame, resserre plus fortement ses paumes, enserre ses doigts sur le bois de la poignée.
Le soleil sur la ville décline et sur le métal en éclair frappe et brille. Elle déplie les coudes, tend les bras puis la dague incline.
La bile dans son œsophage monte. Elle brûle sa trachée, reflue en écume, baigne sa bouche, imbibe son palais, mousse à ses lèvres.
La mort a ce gout d’amertume qu’elle ravale.
Le poignard s’élève au-dessus de son thorax, pointe sur son cœur, sur le lait immaculé de sa peau, sur le doux galbe de son sein. Sa respiration brusquement se saccade.
Elle ferme les yeux.
La bile vire en denses flots acres et verdâtres. Elle jaillit violemment entre ses dents, fuite dans son cou, souille sa nudité.
Elle écarte la blanche arme, au sol la jette et à ses côtés son frêle corps blessé projette.
Le sel au suc gastrique se mêle, les larmes détrempent son visage.
Dans le noir et froid carrelage, sous un soupir de détresse, elle se noie.